Au début de XXème siècle, les étendues de la propriété étaient couvertes de chasselas, d’arbres fruitiers et certains prés occupés par des vaches laitières. Jean Grandeau, le grand-père et arrière-grand-père des exploitants actuels de Lauduc, décède en 1904. En 1923, le second remariage de sa veuve permet à la famille Grandeau, originaire de Dordogne, de poser le pied sur le futur domaine familial, l’exploitation est alors assez modeste. Elle dispose ainsi avec son jeune fils, Pierre Grandeau et son époux, Alexandre Balineau, du domaine acquis par ce dernier en 1919 après la première guerre mondiale. Des cépages hybrides donnant du vin de table sont plantés par des fermiers et complètent les cultures maraîchères. Pierre Grandeau reprend le flambeau de l’exploitation, plante des arbres fruitiers en alternance avec des chasselas et réserve les terres les plus propices pour la vigne à vin. L’élan initié par le boum d’après guerre, est pérennisé grâce à l’engouement énergique et passionné de Richard Grandeau et amplifié par la modernisation de l’agriculture. Aussi, dès le milieu des années 60, la vigne occupe une place privilégiée et à partir de 1971 débute la lente reconversion en vignoble AOC. Les deux fils de Richard Grandeau, Régis et Hervé, bonifient l’héritage, formant un tandem aussi complémentaire qu’efficace. |
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Régis, l’aîné, se destine tout jeune au travail de la terre avec l’aide de son père, il fait de la vigne le fondement du nouveau visage de Lauduc au début des années 80. En 1983, 10,5 hectares de vignes s’étendent sur le domaine. Quatre ans plus tard, la surface a doublé et les premiers chais équipés de cuves inox sont construits en 1988. L’exploitation s’est développée dans le sillage de l’envolée des appellations Bordeaux, Bordeaux Supérieur, qui bénéficient désormais de moyens pour faire jeu égal avec des appellations plus prestigieuses. La structure du domaine se transforme également au début des années 80. Des investissements réguliers maintiennent le potentiel de production, mais la qualité n’est pas sacrifiée sur l’autel de la productivité. En 1993, Hervé Grandeau, le fils cadet, revient alors au domaine familial, riche d’une formation commerciale et d’une expérience professionnelle dans le secteur du vin. En 2003, l’apparence de Lauduc a changé, la surface de vignes est de 40 hectares et l’ensemble de la production est commercialisée en bouteilles (300 000 environ). Les perspectives d’agrandissement et d’amélioration n’ont pas quitté la famille Grandeau, qui désire poursuivre la voie menant à la satisfaction du consommateur. En perpetuel changement, la surface du Château Lauduc est passée en 2008 à 50 hectares pour être à ce jour de 115 hectares. L’aventure du Château Lauduc montre qu’il n’est pas toujours besoin de se prévaloir d’un héritage viticole vieux de plusieurs siècles pour produire de très bons vins, fréquemment récompensés dans des concours de Paris et Bordeaux et souvent cités dans des publications spécialisées comme le Guide Hachette ou la Revue des vins de France. |